Thursday, January 16, 2014

C'EST COMME NOËL présente C'est comme Noël...

Je me rappellerai jusqu'a ma mort de notre rencontre. Son nez rougi qui faisait ressortir le couleur flamboyante du gui qui se trouvait au dessus de sa tête. Je me suis approché, confiant de lui tomber dans l'oeil! Lorsque je me suis retrouvé devant lui, il me regarda, les deux yeux dans le graisse de beans et c'est dans la poubelle du salon qu'il tomba ... Ce soir là, mon amour naissant est mort dans l'oeuf. — LE TRUAND

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C’est comme Noël… un fucking nom abstrait qui veut rien dire. Est-ce que j’suis un p’tit criss de lutin hyperactif su’a coke qui court d’un côté pi de l’autre pour emballer des cadeaux ? Un renne qui a bu trop de whisky pi qui s’retrouve avec le nez aussi rouge qu’Obélix dans Astérix chez les Bretons? Un bonhomme de neige qui fond sou’a pression que les autres lui mettent su’es épaules ? Ou bin une jeune femme soule et malade à un party de bureau ? C’est un peu de tout ça, mais pas exactement non plus. J’suis plutôt comme el père noël au mois d’juillette assis dans une chaise longue su’l bord de la plage en Floride avec un bloody mary d’une main pi un ipad dans l’autre : je fit pas tout à fait’ dans le cadre, mais je fais sourire pi j’suis pas désagréable, fait qu’on m’accepte comme j’suis. C’est comme ça que je me vois quand je bois un peu trop (donc tout le temps) pi que mon imagination prend le dessus. Si vous voulez la vérité, la voici :
On me demande souvent si chu plus casse-noésette ou « rrrôti » de dinde ; j’imagine c’est que’que chose qu’on voit dans ma face. Ma réponse est claire et systématique : Peter Pan. ¡C’est   par’s   qu’on   vit  dans  not’   tête ! ; c’est notre imagination qui crée le monde autour de nous ! Pas dans le genre, « t’es bin fucké » « t’es un psychopathe », mais c’est juste que j’ai l’impression quand je marche dans rue que je suis tout seul avec mes pensées. Ça vous arrive jamais ?
Pendant les fêtes, j’rgarde les lumières din f’nêtres des maisons. Ok, là vous allez dire : « man, t’as un problème, tu s’rais pas un peu voyeur ? ». Déjà qu’ vous pensiez j’tais psychopathe, ça va pas bin. Mais non, c’est juste que j’suis comme un papillon de nuit, une créature pas tout à fait ragoutante qui est attirée au plus profond de ses tripes par la lumière. Certains vivent avec une imagination naturellement colorée, wouhou !, mais dans ma tête, « cé noére comme la nuite d’un soér d’hivér sans pleine lune » (dit-il avec l’accent d’un homme qui veut s’enlever la vie). Chu pas un esti d’chat qui voit dans le noir, un esti d’chat gossant su’une esti de photo gossante. Jsuis pas cute comme ces ptites boules poilues, mais j’ai la même animosité par exemple. Comme si on disait si’un tit ton pincé : « Venez pas me voir quand j’ai pas le gout, attendez que je vienne à vous ». C’est c’qu’on exprime avec not’tit’ attitude de con. Quelle poésie pour dire que vous êtes juste des appareils jetables qui servent à faire mon bonheur. On est tous des outils qu’on se sert l’un l’autre pour qu’on se sente mieux. Pas que je connaisse bin du monde, mais bon… y’a bin du monde qu’quand y me voèye su’l bord d’la rue avec mon verre Tim Hortons pi ma tuque rouge à pompon qui se sentent mieux…
J’aimerais ça penser autrement, être « positif » comme y disent, mais je sais bin que c’est juste une autre criss d’illusion, chu pas capable. C’est bin dommage, parce que j’aimerais ça. Quand on me dit casse-noisette ou rôti de dinde, si je réponds toujours Peter Pan, c’est parce que je travaille fort à imaginer ‘a bouff su’a table ; je suis confiant que bientôt elle va apparaître. J’espère pas être un de ceux qui ont choisi la pilule rouge, je veux vivre dans l’utopie. J’ai l’air bin désillusionné de même, mais au fond, moé tou je veux vivre dans l’imaginaire. C’est pour ça que je bois, pour retomber dans le même état que vous ; c’est pas mal tout c’que j’ai d’toute façon… fuck, c’est vrai, j’existe même pas.

C’est comme Noël (ou pas vraiment)

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