Je me rappellerai jusqu'a ma mort de notre rencontre. Son nez rougi qui faisait ressortir le couleur flamboyante du gui qui se trouvait au dessus de sa tête. Je me suis approché, confiant de lui tomber dans l'oeil! Lorsque je me suis retrouvé devant lui, il me regarda, les deux yeux dans le graisse de beans et c'est dans la poubelle du salon qu'il tomba ... Ce soir là, mon amour naissant est mort dans l'oeuf. — LE TRUAND
***
C’est
comme Noël… un fucking nom abstrait qui veut rien
dire. Est-ce que j’suis un p’tit criss de lutin hyperactif su’a coke qui court
d’un côté pi de l’autre pour emballer des cadeaux ? Un renne qui a bu trop
de whisky pi qui s’retrouve avec le nez aussi rouge qu’Obélix dans Astérix chez les Bretons? Un bonhomme de
neige qui fond sou’a pression que les autres lui mettent su’es épaules
? Ou bin une jeune femme soule et malade à un party de bureau ? C’est un
peu de tout ça, mais pas exactement non plus. J’suis plutôt comme el père noël
au mois d’juillette assis dans une chaise longue su’l bord de la plage en
Floride avec un bloody mary d’une
main pi un ipad dans l’autre : je fit pas tout à fait’ dans le cadre, mais
je fais sourire pi j’suis pas désagréable, fait qu’on m’accepte comme j’suis.
C’est comme ça que je me vois quand je bois un peu trop (donc tout le temps) pi
que mon imagination prend le dessus. Si vous voulez la vérité, la voici :
On me demande souvent si chu plus
casse-noésette ou « rrrôti » de dinde ; j’imagine c’est que’que chose
qu’on voit dans ma face. Ma réponse est claire et systématique : Peter Pan. ¡C’est par’s
qu’on vit dans
not’ tête ! ; c’est
notre imagination qui crée le monde autour de nous ! Pas dans le genre, «
t’es bin fucké » « t’es un psychopathe », mais c’est juste que j’ai
l’impression quand je marche dans rue que je suis tout seul avec mes pensées.
Ça vous arrive jamais ?
Pendant les fêtes, j’rgarde les lumières
din f’nêtres des maisons. Ok, là vous allez dire : « man, t’as un
problème, tu s’rais pas un peu voyeur ? ». Déjà qu’ vous pensiez j’tais
psychopathe, ça va pas bin. Mais non, c’est juste que j’suis comme un papillon
de nuit, une créature pas tout à fait ragoutante qui est attirée au plus
profond de ses tripes par la lumière. Certains vivent avec une imagination
naturellement colorée, wouhou !, mais dans ma tête, « cé noére comme la
nuite d’un soér d’hivér sans pleine lune » (dit-il avec l’accent d’un homme qui
veut s’enlever la vie). Chu pas un esti d’chat qui voit dans le noir, un esti
d’chat gossant su’une esti de photo gossante. Jsuis pas cute comme ces ptites
boules poilues, mais j’ai la même animosité par exemple. Comme si on disait
si’un tit ton pincé : « Venez pas me voir quand j’ai pas le gout, attendez
que je vienne à vous ». C’est c’qu’on exprime avec not’tit’ attitude de con.
Quelle poésie pour dire que vous êtes juste des appareils jetables qui servent
à faire mon bonheur. On est tous des outils qu’on se sert l’un l’autre pour
qu’on se sente mieux. Pas que je connaisse bin du monde, mais bon… y’a bin du
monde qu’quand y me voèye su’l bord d’la rue avec mon verre Tim Hortons pi ma
tuque rouge à pompon qui se sentent mieux…
J’aimerais ça penser autrement, être «
positif » comme y disent, mais je sais bin que c’est juste une autre criss
d’illusion, chu pas capable. C’est bin dommage, parce que j’aimerais ça. Quand
on me dit casse-noisette ou rôti de dinde, si je réponds toujours Peter Pan,
c’est parce que je travaille fort à imaginer ‘a bouff su’a table ; je suis
confiant que bientôt elle va apparaître. J’espère pas être un de ceux qui ont
choisi la pilule rouge, je veux vivre dans l’utopie. J’ai l’air bin
désillusionné de même, mais au fond, moé tou je veux vivre dans l’imaginaire.
C’est pour ça que je bois, pour retomber dans le même état que vous ;
c’est pas mal tout c’que j’ai d’toute façon… fuck, c’est vrai, j’existe même
pas.
C’est
comme Noël (ou pas vraiment)
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