Saturday, December 21, 2013

Il neige, il neige (des livres) bergères, rentre tes blancs moutons


POÉSIE

Carnavals divers (Jean-Philippe Tremblay, L’Écrou, 2011)
Collection de poèmes en prose audacieux, tranchants et frais (un peu comme un bon tartare), Carnavals divers saura réjouir et réchauffer l’amateur de littérature sociale d’actualité en cette saison glaciale. Se dressant contre l’hermétisme, les valeurs actuelles et « les débordements qu'engendre l'époque », le style amer de cynique de Jean-Philippe Tremblay accroche le lecteur et dessine sur ses lèvres un inexplicable, un impossible sourire lorsque entre les lignes, il se reconnaît. 

PROSE

Billie (Anna Gavalda, Le Dilettante, 2013)
On ne badine pas avec l’amour ! — Voilà un message connu des lecteurs de Gavalda. C’est d’ailleurs autour de la fameuse pièce éponyme que la protagoniste farouche et un peu éclopée, Billie, rencontre Franck. Et cette fois-ci, Anna Gavalda change complètement d’univers : une histoire d’amour pas convenue du tout, un registre nouveau et plus relâché, des voix rageuses… Un peu de littérature d’été mais en hiver. Sortez les cocktails ! 


Le phyto-analyste (Bertrand Busson, Marchand de feuilles, 2013)
Quoi de mieux pour s’échapper de l’hiver qu’un petit voyage botanique ? C’est ce que nous propose Bertrand Busson, dans ce thriller énigmatique où Germain Tzaricot, fils de botaniste et amoureux des plantes lui-même, mène une enquête sur la mort de son jardin. Busson nous plonge dans un univers frôlant le surréalisme et la science-fiction, burlesque et éclaté, labyrinthique, fascinant. Attention : à lire avec un Dictionnaire de botanique sur la table de chevet. 



Anima (Wajdi Mouawad, Léméac, 2012)
À la poursuite de l’homme ou de la femme ou de la chose qui a assassiné sa femme, Waahhch, amérindien mohawk, fait appel à des témoins insolites : tous les animaux, domestiques ou sauvages, qui déterrent peu à peu les éléments du mystère. Puissant, terrible, l’insolite bestiaire va bien au-delà du simple polar. Un masterpiece signé Mouawad dans toute sa grandeur, une grande épopée à glisser sous le sapin, dont la lecture envoûte et glace. 




THÉÂTRE

Rouge gueule (Étienne Lepage, Dramaturge éditeur, 2009)
Offusquante, cruelle, sincère, la pièce d’Étienne Lepage met en scène dix personnages dans leur apparat le plus simple : plaisir de la méchanceté, satisfaction de la vengeance, naïveté humaine — leur discours ne passe à côté d’aucun de ces défauts instinctifs et vicieux auxquels aucun de nous n’échappe. Pour sortir de la banalité, jusqu’où est-on prêt à aller ? Voilà ce qu’interroge Lepage, par la provocation et les répliques choquantes. Une lecture rapide mais marquante. Tenez-vous bien.







Toutes les couvertures des livres présentés sont tirées du site web de leur maison d'édition respective.

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